le dorm’Er du val |
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akrochan
folemen o R’be
dê ayon
d’argen
: ou le sol’eye, 2
la montagne
fi’R,
l’8
: cè 1
peti val ki
mouss 2 rè’yon
1 solda j’Ene,
bouch ouv’Rte, tete nu,
É
la nuk bègnan
ds le frè kreson bl’E,
d’or
: il es étendu ds l’R’be,
sou la nu,
pal’
ds son li v’R
ou la lumi’R
pl’E.
lê
pié ds lê gla’y’El,
il dor. sourian komm
sourirè
1 enfan
mala’2,
il fè 1 somm
:
natur’,
b’Rce-le
cho’2men
: il a froa.
lê
parf’1 ne
fon pa frisoné sa narin’ ;
il
dor ds le sol’eye, la m’1
sur sa
poatrin’
trankil.
Il a 2 trou
rou’J o
ko’T droa.
Le dormeur du val |
C’est
un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant
follement aux herbes des haillons
D’argent
; où le soleil, de la montagne fière,
Luit
: c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un
soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et
la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort
: il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
pâle
dans son lit vert où la lumière pleut.
|
Les
pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait
un enfant malade, il fait un somme :
Nature,
berce-le chaudement : il a froid.
Les
parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il
dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille.
Il a deux trous rouges au côté droit.
Rimbaud - Octobre 1870