le dormEr du val

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 c'es 1 trou 2 vRdur’ ou chant’ 1 rivi’R

akrochan folemen o R’be dê ayon

d’argen : ou le sol’eye, 2 la montagne fiR,

l’8 : cè 1 peti val ki mouss 2 rè’yon

 

1 solda jEne, bouch ouvRte, tete nu,

É la nuk bègnan ds le frè kreson blE,

d’or : il es étendu ds lR’be, sou la nu,

pal’ ds son li v’R ou la lumi’R pl’E.

 

lê pié ds lê gla’yEl, il dor. sourian komm

sourirè 1 enfan mala2, il fè 1 somm :

natur’, bRce-le cho2men : il a froa.

 

lê parf’1 ne fon pa frisoné sa narin’ ;

il dor ds le sol’eye, la m’1 sur sa poatrin’

trankil. Il a 2 trou rou’J o ko’T droa.

 

  Traduction Phil Marso - © Megacom-ik 2004   / 2007

 

Le dormeur du val

C’est un trou de verdure où chante une rivière

Accrochant follement aux herbes des haillons

D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,

Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

 

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

Dort : il est étendu dans l’herbe, sous la nue,

pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

 

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.

 

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

 

Rimbaud - Octobre 1870

 

 
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