la lièvr' É la tortu (extrait du livre la font'N j'M ! ) |
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ri’1 ne
s’R 2 kourir; il fo partir a
po’1
le lièvr’ É la tortu en son 1
T’moagna’J
ga’Jon, 10 s’L-6, ke vs
n’at’1dré po’1
6’to ke moa ce but. - 6’to ?
ête-vs sa’J ?
reparti l’animal lé’G.
ma kom’R, il vs fo pur’G
avek 4 gr’1 2’lébor’.
- sa’J ou non, J pari enkor’.
1’6 fu fè : É
2 tou 2
on mi prè du but lê enJ’E :
savoar koa, ce n’es pa l’af’R,
ni 2 k’L ju’J l’on
konv’1
notr’ lièvr’ n’avè ke 4 pa a f’R;
j’entan 2 c’E k’il fè lorske prè d’êtr’
at’1
il C’loagne dê chi’1, lê renvoa o
K’len’2,
É l’Er fè arpen’T lê
lan’2.
ayan, 10’J, du tan 2
rS’te pr brou’T,
pr dormir, É pr ékou’T
d’ou vi’1 le ven, il l’S la tortu
alé son tr’1 2 C’nat’Er.
|
L par, L C’v’Rtu ;
L se ate avek lent’Er.
l’8 cependan mépriz 1
t’L viktoar,
ti’1 la ga’JEr a p’E 2 gloar’,
kroa k’il i va 2 son on’Er
2 partir tar. il broute, il se repoz,
il s’amuz a tout’ otre choz
K la ga’JEr. A la
f’1 kan il vi
ke l’otre touchè pr’Ske o bou 2 la
K’ri’R,
il parti kom 1 trè; mè lê élan k’il fi
fur’ v’1 : la tortu ariva la premi’R.
é bi’1 ! l’8 kria-t’L, avè’J pa rèzon ?
2 koa vs s’R votr’
vit’S ?
6 vs portié 1 mèzon
Traduction Phil Marso - © Megacom-ik 2004 / 2007
Le lièvre et la tortue |
Rien ne sert de courir; il faut partir à point.
Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but. - Sitôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Ma commère, il vous faut purger
Avec quatre grains d'ellébore.
- Sage ou non, je parie encore.
Ainsi fut fait: et de tous deux
On mit près du but les enjeux :
Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
Il s'éloigne des chiens, les renvoie aux Calendes,
Et leur fait arpenter les landes.
Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
Pour dormir, et pour écouter
D'où vient le vent, il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part, elle s'évertue ;
Elle se hâte avec lenteur.
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard. Il broute, il se repose,
Il s'amuse à toute autre chose
Qu'à la gageure. A la fin quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carrière,
Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
Furent vains : la Tortue arriva la première.
Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi, l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
Jean de La Fontaine ( 1621 - 1695 )